RAPPEL DU CONTEXTE
Le 7 octobre dernier marquait un an de conflit entre Israël et le Hamas, à la suite de l’attaque massive opérée par ce dernier au sud d’Israël, ouvrant la voie à une opération militaire terrestre et aérienne dans le territoire palestinien de Gaza. À date, le conflit se poursuit, provoquant de lourdes pertes civiles et une crise humanitaire sans précédent dans la bande de Gaza. Si l’effort diplomatique continue en vue d’obtenir des pauses humanitaires, ou un cessez-le-feu, aucune avancée tangible notable n’émerge.
Début octobre 2024, Israël a annoncé une opération militaire dans le sud du Liban, ouvrant explicitement un nouveau front qui combine une campagne aérienne intense dans tout le pays et des opérations terrestres le long de la frontière commune, concentrées dans les gouvernorats de Nabatieh et du Sud. Bien que ces campagnes militaires israéliennes ciblent les intérêts du mouvement musulman chiite Hezbollah et de ses groupes alliés au Liban, la population civile fait face à un risque important d'exposition indirecte aux attaques.
Le 26 octobre, Israël frappait l’Iran en représailles aux frappes iraniennes du 1er octobre sur son sol, mettant pour l’heure fin à cette série de confrontations entre les deux acteurs. La question de savoir si l'Iran choisira de riposter à l'attaque du 26 octobre devrait trouver une réponse dans les semaines à venir. Les hauts responsables iraniens ont qualifié l'impact des frappes du 26 octobre de « limité » et se sont abstenus de promettre des représailles immédiates. Le président iranien a souligné le droit du pays à répondre à l'attaque contre ses intérêts, tout en indiquant que l'Iran ne cherchait pas un conflit plus large.
Nous anticipons que les tensions entre Israël et l'Iran resteront vives, tandis que les conflits entre Israël et le Hezbollah et entre Israël et le Hamas se poursuivront, en l'absence de progrès significatifs dans les négociations de cessez-le-feu.
Le résultat de l’élection américaine, qui se tiendra le 5 novembre, opposant la démocrate Kamala Harris, au républicain Donald Trump, influera nécessairement sur la trajectoire du conflit en cours au Moyen-Orient. Si une victoire de Harris, qui soutient le droit d’Israël de se défendre, mais aussi le peuple palestinien, est susceptible de continuer d’œuvrer envers un cessez-le-feu, une victoire de Trump, très proche du Premier Ministre israélien Netanyahou, lui accroitrait son soutien et par conséquent son champ d’action.
SITUATION LOGISTIQUE : AÉROPORTS ET LIAISONS AÉRIENNES
L'aéroport international Ben Gurion (ICAO : LLBG / IATA : TLV) fonctionne normalement en date de publication de l’article. De nombreuses compagnies aériennes internationales ont suspendu leurs liaisons jusqu'au début de l'année 2025. Air France a prolongé la suspension de ses rotations Paris-Tel Aviv jusqu'au 13 novembre et Paris-Beyrouth jusqu'au 30 novembre, dates susceptibles d’évoluer.
L'aéroport international de Beyrouth-Rafic Hariri (ICAO : OLBA / IATA : BEY) fonctionne normalement également. Middle East Airlines est le seul transporteur commercial opérant des liaisons depuis et à destination de Beyrouth.
RECOMMANDATIONS
Nous continuons de recommander de surseoir à tout déplacement en Israël, dans les territoires palestiniens et au Liban. Nous recommandons l’évacuation des collaborateurs du Liban et des collaborateurs non-essentiels d’Israël, en raison de la volatilité de la situation, de la trajectoire incertaine du conflit, et des options très limitées pour quitter ces territoires.
Les personnes sur place doivent attentivement suivre les développements et se tenir prêtes à se confiner en lieu sûr au retentissement des sirènes prévenant de raids aériens. Il est recommandé de s’équiper afin de pouvoir tenir une posture de confinement sur une durée de dix jours (stocks d’eau à raison de 2 L par personne, nourriture non-périssable, médicaments, moyens de communication).
Les voyages vers l'Algérie, le Bahreïn, l'Égypte, la Jordanie, le Koweït, le Maroc, Oman, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Tunisie, la Turquie et les Émirats arabes unis peuvent se poursuivre avec les précautions de sûreté habituelles.
Les voyages essentiels vers l'Irak peuvent se poursuivre avec des précautions de sûreté rigoureuses.
Nous préconisons de reporter tous les voyages vers la Libye, la Syrie et le Yémen, ainsi qu’à destination de l'Iran jusqu'à nouvel ordre en raison du risque accru de nouvelles frappes directes sur le pays dans le cadre des conflits en cours dans la région. Dans ce contexte, il est également très probable que la disponibilité des vols commerciaux soit fortement réduite.
NOTRE ASSISTANCE SUR LE TERRAIN
La présence établie d'International SOS sur le terrain est une force permanente dans la collecte d'informations et l’évaluation d’options opérationnelles : reconnaissance de routes d’évacuation, de points de regroupement, évaluation des itinéraires, des hôtels et des aéroports. La désinformation demeurant un défi constant, la vérification des informations a également fait partie de cette préparation, permettant une planification approfondie, efficace et efficiente pour les clients.
Depuis que le conflit a éclaté, International SOS a mené des évacuations médicales et de sécurité complexes, donné des conseils sur la situation sécuritaire et médicale sur le terrain et dans les pays limitrophes, informé les équipes de gestion de crise de ses clients et fourni des conseils en matière de sûreté ainsi qu'un soutien émotionnel et médical aux organisations dont les employés sont restés dans les régions touchées du Moyen-Orient, à savoir Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza, le Liban, l'Égypte, la Jordanie et l'Iran.
À ce jour, International SOS a traité plus de 5 000 cas, soutenant plus de 1 100 clients dans les régions touchées.
Zoom sur notre action au Liban
Entre le 23 septembre et le 11 octobre, International SOS a répondu à plus de 170 demandes de soutien, d’assistance, d’évacuation et d’information de la part de clients au Liban :
- Évacuations aériennes : Nous avons organisé 9 vols charters, permettant l'évacuation de près de 250 personnes issues de diverses organisations internationales et locales.
- Convois sécurisés et évacuations terrestres : Plus de 30 convois sécurisés ont été menés dans Beyrouth et les zones méridionales du Liban. Des convois sécurisés ont permis de relier le Liban à Amman en Jordanie, en traversant la Syrie.
- Évacuations maritimes : Nous avons également mis en place des itinéraires maritimes vers la Chypre du Nord et Mersin en Turquie, pour des transferts rapides en cas d’urgence.
- Lieux de rassemblement sécurisés : Des points de regroupement sécurisés ont été identifiés dans le nord du Liban, permettant à nos clients d’opérer des relocalisations internes en cas de besoin.
- Distribution de provisions et équipements : Des équipements de survie et provisions d’urgence ont été distribués aux employés libanais pour répondre aux besoins immédiats.
- Informations, recommandations et évaluations de risques : Des points de situation réguliers, des recommandations et une évaluation continue des risques ont été transmis aux organisations employant du personnel au Liban et dans les autres pays de la région, garantissant une information à jour pour une gestion de crise efficace.
Au total, nous avons organisé et suivi l’évacuation de plus de 240 employés de différentes organisations.
